Étude quotidienne

Étude quotidienne 9 août/ 28 Av.

Comment doit-on tremper la vaisselle au mikvé ?

Il faut veiller à ce que rien ne fasse séparation (Hatsitsa) entre l’ustensile et l’eau du Mikvé.

Est considérée comme Hatsitsa (élément séparateur), toute chose qui s’interpose entre l’ustensile et l’eau du Mikvé.

C’est pourquoi, lors de l’immersion, il faut que l’ustensile soit tenu faiblement dans la main, car s’il est tenu serré dans la main, la main constitue une Hatsitsa (élément séparateur) entre l’ustensile et l’eau du Mikvé.
Cependant, il est possible de se mouiller les mains avec l’eau du Mikvé, avant de tremper l’ustensile dans l’eau, et à ce moment là, il n’y a plus à craindre la Hatsitsa (séparation) même si l’on saisit fortement l’ustensile, car dans ces conditions, l’eau du Mikvé est en contact avec l’eau qui se trouve sur la main de sorte que l’eau est liée avec toutes les parties de l’ustensile.

Lorsqu’on trempe des ustensiles neufs, il faut veiller à retirer toutes étiquettes ou autres, pouvant constituer une Hatsitsa (élément séparateur).
(Cependant, tout ce qui se trouve sur l’ustensile n’est pas forcément considéré comme Hatsitsa vis-à-vis du trempage, mais uniquement les éléments pour lesquelles on tient particulièrement à ce qu’elles n’apparaissent pas sur l’ustensile. Il y a de nombreuses nuances sur ces règles, similaires aux règles de Hatsitsa dans la Netilat Yadaïm ou dans les Halakhot relatives à l’immersion de la femme Nidda.

C’est pourquoi, il est bon de retirer systématiquement les étiquettes avant l’immersion, dans toutes situations.

S’il y a de la rouille sur l’ustensile, il faut le nettoyer correctement. De même, un canif (qu’on utilise pour manger) dont la lame est repliée à l’intérieur, il faut l’ouvrir lors de l’immersion, afin que l’eau se propage sur toutes les parties du canif.

Des ustensiles qui ont été trempés selon les exigences de la Halakha, et parmi lesquels s’est mélangé un autre ustensile qui lui, n’a pas encore été trempé, par exemple, lorsqu’on a acheté un set de couverts neufs, que l’on a été tremper au Mikvé, et qu’ensuite, il s’avère que l’un des ustensiles n’a pas été trempé, et qu’il se trouve à présent mélangé parmi les autres ustensiles.
Certains disent que dans ce cas il n’y a pas d’obligation de tremper de nouveau l’intégralité des ustensiles, mais d’autres soutiennent que tous les ustensiles doivent être de nouveau trempés.
Selon l’opinion du  Rav Ovadia YOSSEF z.l, il faut les tremper de nouveau mais sans réciter la bénédiction, car d’une part l’obligation de tremper les ustensiles est une ordonnance de la Torah, et lorsqu’il y a un doute nous allons à la Houmra (rigueur), mais d’autre part, nous ne récitons pas la bénédiction car une rigueur sur ce point entraînerait la souplesse consistant à réciter le Nom de D..  en vain. Or, nous avons le principe de SAFEK BERAHOT LEHAKEL (lors d’un doute sur la récitation d’une bénédiction, nous ne la récitons pas). C’est pourquoi, il ne convient pas de réciter de nouveau la bénédiction lorsqu’on trempe de nouveau les ustensiles.
Cependant, s’il s’agit d’ustensiles en verre, dans un tel cas, on peut ne pas les retremper du tout, puisque l’obligation de tremper les ustensiles en verre n’est pas une ordonnance de la Torah mais seulement un décret rabbinique, et lorsqu’il y a un doute sur une loi de nos maîtres, nous allons à la souplesse.

Bien qu’il existe aussi en dehors d’Israël, de nombreux juifs qui possèdent des usines d’ustensiles, malgré tout, nous avons un principe selon lequel « Tout élément qui se détache provient d’une majorité » (« Kol Deparish, Merouba Parish »), c’est-à-dire : il faut se baser sur la majorité des usines afin de déterminer si les ustensiles sont soumis à l’obligation d’être trempés ou non. Or, puisqu’il est de notoriété que la majorité des usines d’ustensiles en dehors d’Israël, appartiennent à des non juifs, tout ustensile fabriqué en dehors d’Israël nécessite une immersion selon la règle.
Il faut même réciter la bénédiction sur cette immersion, et cela, malgré le fait que nous appliquons généralement le principe de  » Safek Berahot Lehakel » (lors d’un doute sur la récitation d’une bénédiction, nous ne la récitons pas), et il reste quand même le doute que cet ustensile fabriqué en dehors d’Israël, l’ai été dans l’usine d’un juif, et dans ce cas, l’ustensile est en vérité exempt d’immersion, et nous réciterons donc dans un tel cas une bénédiction en vain.

Cependant, Le Rav ovadia YOSSEF écrit que puisque nous avons l’instruction claire de la part de notre sainte Torah, de toujours se baser sur la majorité des usines, l’obligation de tremper les ustensiles provenant d’en dehors d’Israël, est donc une totale obligation ordonnée par la Torah, et c’est pourquoi, il faut tremper ces ustensiles en récitant la bénédiction.

Bonne journée à tous.

Rabbin Ariel BENDAVID